Le Zara africain : Maureen Ayité alias NANAWAX
Un jour, une dame est venue payer un sac Nanawax à la boutique. Elle avait un sac Fendi. Elle a transvasé le contenu du Fendi dans le Nanawax. J’étais trop heureuse de voir ça. C’est une de mes plus grandes fiertés.
Maureen Ayité est un personnage complexe. C’est résolument une femme, une entrepreneuse qui vend du rêve. C’est un coup de coeur que je ne saurais plus dissimuler. Elle m’inspire de la rage, de la rigueur, de la décision et la fierté.
C’est une wonderwoman. Elle a réussi à créer une succes story propre à elle dans un environnement pourtant rocailleux, semé d’embûches les plus insolites les unes que les autres. Et pourtant. Sa résilience et son talent la propulsent chaque jour vers des cimes insoupçonnées. Sa marque de prêt-à-porter, elle se voit en faire le Zara Africain. Peut-être ne s’en doute-t-elle pas, mais Nanawax a le potentiel d’une marque mondiale. C’est déjà une religion et un mode de vie pour ainsi dire. C’est un label et une étiquette que toutes les femmes veulent porter.
Maureen Ayité est une femme résiliente. Elle vous vend du rêve pendant qu’elle vit des cauchemars quotidiens. J’ai voulu vous capturer son âme, écrire ce qu’elle est profondément au-delà de l’image, de la hype et des critiques. Qui est-elle ? Comment vit-elle son travail? Comment s’en sort-elle ? Combien de combats mène-t-elle par jour ? Que regrette-t-elle ? Se sent-elle épanouie ? Comment en arrive-t-on à être Maureen Ayité, impératrice et future reine des femmes ? Quelle est son histoire hors caméra ? Impératrice le jour et amazone, à chaque minute. Comment survit-on à la jungle de la mode ? Qui es-tu Maureen Ayité ?
Le pagne a une signification pour toi qu’il n’a pour personne d’autre. Tu es née du pagne.
Ma grand-mère était revendeuse de pagne. Elle a commencé depuis qu’elle avait 15 ans. C’est ce qu’il lui a permis d’avoir des biens, de vivre de cela et de nourrir sa famille. Oui, on peut dire que je suis née du pagne. Mais j’étais comme toutes les autres petites filles. Je pleurais quand on voulait m’habiller en pagne pour sortir. Je ne voulais pas m’habiller comme une « villageoise ». Adolescente, j’ai commencé à récupérer les chutes de pagnes de ma grand-mère pour me faire de petites pochettes, de petites boucles d’oreilles. En première et terminale, je cherchais tous les tissus bordeaux et beige à assortir à mon uniforme par de petits trucs. Les amies me demandaient où elles pouvaient acheter. Je leur répondais que je le faisais juste pour moi, juste comme ça. En 2008, arrivée à Paris, j’étais un peu déprimée. J’ai décidé de créer un groupe Facebook pour y mettre mes trucs de pagne, partager des créations que je trouvais extraordinaires. Je postais en anonyme mes propres tenues sans ma tête. Je ne voulais pas qu’on sache qui j’étais. De toutes manières, je n’avais pas les moyens de me payer un photographe. J’utilisais le retardateur pour prendre les photos. SOURCE
Laisse ton commentaire