L'Adinkra : symbole de l'Afrique de l'Ouest

Si le terme « Adinkra » renvoie aujourd’hui uniquement à des symboles ghanéens, c’est parce que le textile qui porte le même nom est méconnu. D’ailleurs, plus que d’autres textiles, ‘ Adinkra mérite l’appellation « imprimés africains », c’est bien l’Adinkra. Et vous comprendrez pourquoi par la suite.
De la Côte d’Ivoire au Ghana, un tissu riche de sens
Adingra, Adinkra, 2 noms pour désigner le même textile à cheval entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Aujourd’hui, c’est l’appellation ghanéenne Adinkra qui subsiste.
En se plongeant dans les origines de l’Adinkra, on découvre que la transmission s’est faite de la Côte d’Ivoire vers le Ghana dans des circonstances bien particulières. Au début du XIXème siècle, le chef Abron des Gyaman Nana Kwadwo Adingra, avait fait un affront au roi Ashanti Osei Bonsu: recopier son tabouret royal. Même si le chef Abron était craint dans toute la région, cet affront ne pouvait rester sans réponse. Une guerre est déclarée; Nana Kwadwo Adingra contre toute attente est vaincu et perd la vie dans le combat.
Le prince Apaw, son fils, est fait captif au royaume ashanti. L’étoffe que portait Nana Adingra est récupérée par les Ashantis. Il s’agit d’un tissu imprimé dont il avait le secret de fabrication.
C’est pendant sa période de captivité que le prince Apaw va apprendre la technique de de l’Adinkra aux Ashantis.
L’Adinkra est considéré un textile funéraire. Même si on a peu d’explications du côté de la Côte d’Ivoire entre l’utilisation qu’en faisait le roi Adingra et les usages plus tard, au Ghana, le nom même de l’étoffe le confirme. En effet, en Ashanti, Dinkra signifie adieu.
Le développement et l’enrichissement de l’Adinkra va d’ailleurs se faire du côté du Ghana: l’étoffe va donc ainsi de décliner en plusieurs styles, servant principalement pour dire adieu à un défunt, mais aussi dans d’autres circonstances plus joyeuses (mariage, baptême).
C’est la couleur du tissu qui permet de différentier l’événement associé: sombre (rouge, brun, noir) pour le deuil et plus claire dans les autres cas.
L’Adinkra: une technique d’imprimerie textile artisanale
Alors que la majorité des textiles traditionnels africains sont réalisés avec des techniques de tissage ou de teinture, l’Adinkra se distingue par la technique de l’imprimé. Le tissu privilégié était une toile de coton, mais le bazin est aussi utilisé.
L’encre à imprimer est réalisé à partir d’écorce d’un palétuvier appelé localement « badie ». Une fois chauffées, celles-ci se transforment en une matière noire et visqueuse faisant penser au goudron.
Cette encre est utilisée pour réaliser les motifs sur le tissu. En premier lieu, des lignes droites et rapprochées sont imprimées sur le textile avec un peigne, à l’horizontale du tissu, puis à la verticale, comme pour former un quadrillage.
Les symboles Adinkra sont ensuite imprimés sur le tissu à l’aide de tampons découpés dans une calebasse
Il y en a une riche variété et chacun a une signification bien précise. Ces idéogrammes sont utilisés pour représenter différentes réalités. Le plus récurrent est « Gye Nyame » SOURCE
Commentaires
1Laisse ton commentaire